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dimanche 16 mars 2014

Cuisinons belge deux fois!


Deuxième volet de notre Cuisinons belge! mais avant d'entrer dans le vif du sujet, une petite précision sur le billet précédent. Assez souvent l'auteur de ces mots est plus blagueur que blogueur, c'est même un des principes fondateurs de ce modeste blog, le (sou)rire et la bonne humeur au pouvoir. Alors ne le prenez pas mal et ne me prenez pas trop au sérieux! D'acc? Du sérieux et de la mauvaise humeur, on en a assez là dehors. Ah oui! La blague. Bon, évidemment le diablogueur n'est pas né en 1830 (ça se saurait), c'est le chicon qui serait né cette année-là (selon la légende) tout comme la Belgique d'ailleurs, la naissance de celui-là ayant beaucoup à voir avec la naissance de celle-ci. Cette petite Belgique qui nous aura donné entre autres et pêle-mêle Jacques Brel, le saxophone, l'Atomium, Tintin, le Manneken Pis et Stromae, nous a donc légué quelques gourmandises de derrière les fagots. En voici quelques autres.

Le  stoemp
Voici un plat bien simple et qui pourra intéresser pas mal de monde, par exemple, les végétariens ou les mamans (et les papas) qui auraient donné au monde des enfants anti-légumes. Vous me direz peut-être: "c'est une vulgaire purée" et vous avez raison mais attention c'est une purée belge. Voici la recette (bruxelloise) que l'on peut varier à l'infini puisque tous les légumes sont invités, la seule condition il faudra y mettre une moitié de pommes de terre et une moitié de légumes avec une préférence pour le chicon, la carotte, le brocoli, le chou-fleur et les épinards. Qui a dit que les enfants n'aiment pas les légumes? Stoempons tous en coeur! Ah! Si vous n'êtes pas végétarien, le stoemp accompagne habituellement et avantageusement la saucisse, le boudin ou les boulettes.




La crevette grise
On trouve ce petit crustacé dans toutes les mers du monde, celle-ci est pêchée dans le nord de l'Europe, dans la mer du Nord, par exemple. Elle ressemble comme deux gouttes d'eau à notre "quisquilla" espagnole, c'est sa couleur foncée (grise) et sa saveur excellente qui la distingue. Voici deux recettes belges classiques, deux façons différente de préparer les crevettes (recette 1recette 2).






Le chocolat
Évidemment les Belges n'ont pas inventé le chocolat dont le développement est un bon exemple de collaboration internationale puisque les Mayas été les premiers à l'utiliser (sous forme de boisson), les Espagnols l'ont importé en Europe, les Anglais ont créé le chocolat noir à croquer, les Français ont inventé la tablette de chocolat, les Suisses ont ajouté quant à eux quelques bonnes innovations comme le chocolat fondant, le chocolat au lait ou le chocolat blanc. Et les Belges n'auraient-ils rien inventé? Que nenni! Nous leur devons l'incomparable praline, que les Français appellent tout bêtement chocolat et les Espagnols "bombón". C'est vrai que c'est bon, les pralines. Vous vous direz peut-être que, des pralines ou des chocolats fourrés, on en trouve partout maintenant. Ce qui distingue la praline belge, c'est la relation qualité/prix et la grande variété des pralines. Par exemple, un kilo de praline chez Leonidas coûte 38 euros, chez Godiva ou chez Neuhaus (l'inventeur de la praline), c'est un peu plus cher mais c'est le must de la praline. N'est pas chocolatier qui veut, pourtant il est aussi possible de faire ses pralines à la maison. La préparation n'est pas aisée, voici  la recette de quelques-unes de ces pralines. Un dernier détail, les Belges sont aussi au top pour ce qui est de la consommation de chocolat, avec 11,03 kilos par habitant et par an, ils se classent juste derrière les Allemands (11,12 kg) et juste devant les Suisses (10,74).




La carbonnade flamande
Un autre classique de la cuisine belge, parent proche du boeuf bourguignon (français) et plus lointain de la "ternera estofada" (ou "guisada" ou "gobernada") espagnole. La différence, on remplace le vin rouge par la bière et on ajoute du pain (d'épices) et de la cassonade. Voici la recette (en vidéo), ça donne un plat tout à fait délicieux et que je recommande vivement sauf aux végétariens. Pour accompagner la carbonnade? Un paquet de frites et une bonne bière...belge. Pardi!



Le filet américain 
Appelé aussi américain préparé, voici un plat qui ne fera jamais un carton en Espagne car l'ingrédient principal en est la viande crue. Il s'agit en fait d'une variante du célèbre steak tartare français. La différence réside dans le fait que les Belges dégustent le plus souvent le filet américain en sandwich et comme casse-croûte (au goûter par exemple). Également sur des tranches de pain grillé, cela s'appelle alors un cannibale. Le grand avantage du filet américain, c'est qu'il est extrêmement facile à préparer puisqu'il suffit de mélanger les ingrédients chacun à sa guise, pourtant les Belges achètent leur américain préparé chez le charcutier-boucher. En voici la recette pour les courageux (carnivores)...





samedi 1 mars 2014

Cuisinons belge une fois !


Comme il est fort possible que le billet précédent ait piqué votre curiosité et peut-être aussi titillé vos papilles gustatives, voici quelques commentaires sur les mets en questions agrémentés des recette pertinentes selon le cas. Tout cela en ce samedi-gras du carnaval 2014, commençons par le numéro 1 du questionnaire et un classique de la cuisine belge...


Le chicon au gratin

Il s'agit bien évidemment de l'endive en belge. Ce délicieux légume a un point commun avec le diablogueur, tout deux seraient nés dans la vallée de Josaphat à Schaerbeek plus ou moins à la même époque (1830). C'est donc un paysan belge qui auraient eu l'idée de le cacher dans une cave obscure (le chicon pas le diablogueur). C'est une légende bien sûr mais on commença à cultiver cette sorte de chicorée à l'abri du gel et du soleil, ce qui lui donne cette jolie pâleur. 



Actuellement la Belgique est un grand producteur d'endive et de cette culture devait naître un grand plat: le chicon au gratin. Voici la recette classique dont les ingrédients principaux sont outre le chicon, le jambon, la sauce béchamel et le fromage. Délicieux et très recommandable.





Les moules-frites

Sans doute LE PLAT de la cuisine belge, le plus populaire et le plus fréquent sur les cartes des restaurants du plat pays (qui est le mien). Visiter la Belgique et ne pas goûter ce mets relève de la provocation ou de la distraction absolue. Bon, c'est vrai, il n'est pas exclusif de la patrie de Tintin puisqu'on le mange sur tout le front atlantique depuis Biarritz jusqu'à Ostende ... mais il y a des différences. 



En France, on vous proposera exclusivement la fameuse moule de bouchot (la meilleure au monde sans doute, n'en déplaise aux Galiciens), petite mais absolument exquise, en Belgique, vous aurez droit peut-être à celle-là mais le plus souvent aussi à la moule de Zélande, plus grosse et très savoureuse aussi. Autre différence entre les moules-frites à la française et à la belge, les premières seront préparées avec un petit verre de vin blanc tandis que ces dernières, tout au plus avec un peu de bière, le reste des ingrédients étant souvent les mêmes oignons ou échalotes, céleri, poivre, sel. Voici la recette classique à laquelle on peut aussi ajouter un petit verre de crème fraîche. Personnellement je préfère les moules-frites avec un peu de bière ... à la cuisson et à la dégustation.


La gaufre

Ce qui vient d'être dit pour le plat précédent est aussi valable pour la gaufre. En savourer une achetée dans une gaufrerie de Liège ou de Bruxelles est une expérience inoubliable qui n'a rien à voir avec les pâles imitations que l'on peut trouver dans les supermarchés ou les pseudo-gaufreries espagnoles. Ici aussi, il vous faudra choisir entre la gaufre de Liège classique épaisse et sucrée ...



ou la gaufre de Bruxelles plus légère et croustillante que l'on mange normalement avec du sucre glace, du chocolat, des fraises, etc...



Vous trouverez la recette des ces deux gaufres ainsi que de quelques autres dans le site suivant. Évidemment il faut avoir un gaufrier mais de nos jours il est assez facile de s'en procurer, par exemple, ici.


Le boudin blanc

Le boudin est un type de charcuterie que l'on trouve pratiquement dans toute l'Europe. En Espagne, il y a la "morcilla" dans ses différentes variantes et également le boutifar catalan. Les Français jouissent également d'une bonne dizaine de boudins divers (de Toulouse, de Rethel, du Quercy, ...) et les Belges ne sont pas en reste comme le prouve la photo suivante prise dans une marché à Bruxelles à la Noël car à l'origine le boudin était un produit festif.



De tous ces boudins, le plus traditionnel et apprécié est sans doute le boudin blanc que l'on peut manger cru ou à la poêle et dont les ingrédients principaux sont la viande (porc, volaille,...), le lard, les oeufs, le lait, les oignons et des épices diverses. Pour en finir avec le boudin, une note macho-lexicale et militaro-culturelle sur cette délicieuse charcuterie.


Les frites

Vous me direz sans doute que les Belges ne sont pas les seuls à manger des frites, ce qui est vrai mais ce sont les seuls à les manger seules c-à-d sans accompagnement. Sans poisson comme les anglais, sans hamburger comme les Américains, sans steak comme les Français, sans oeuf sur le plat/chorizo comme les Espagnols, tout au plus avec une sauce...dans un cornet et dans la rue. Les Français (et le reste des mangeurs de frites) piquent la frite avec une fourchette dans une assiette, au restaurant ou à la maison, les Belges préfèrent nettement la manger avec les doigts, à n'importe quelle heure et dans la rue. C'est ce qui distingue les Belges (et les Français du nord) du reste du monde et pour cela, il fallait l'infrastructure ad hoc, les quelque 5000 friteries (fritkots ou baraques à frites) qui jalonnent le pays. 






Comme l'a dit Philippe Ratzel, le patron du fritkot Clémentine, l'un des plus populaires de Bruxelles, "aller à la friterie, c'est le comble de la belgitude, on y trouve aussi bien la petite vieille qui s'arrête en promenant son chien, l'étudiant ou le ministre qui habite dans le coin". Ce qui distingue aussi les frites belges, c'est la façon de les préparer. Il y a plusieurs petits trucs pour que la frite soit à la fois croustillante et fondante à la bouche, le plus important est sans doute la cuisson en deux temps. Vous trouverez ici les 10 secrets de la frite belge et sur cet autre site la recette détaillée. Pour terminer une recette en images et en rires avec les frères Taloche et bientôt la 2ème partie de ce Cuisinons belge!