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dimanche 21 juillet 2013

Goscinny: les débuts



Une dernière rubrique sur ce cher Goscinny qui mettra l'accent sur les débuts difficiles du grand scénariste: son enfance en Argentine, son départ pour les États-Unis et finalement son retour en Europe. Tout cela sous forme d'exercice pour les étudiants de FLE. Bonne chance.





1ère question: Quel est le point commun entre Goscinny et le journaliste?

Ils ont le même nom
Ils ont le même prénom
Ils ont le même âge
Ils sont nés le même jour


2ème question: Quel jour est né Goscinny?

Le 14 août 1926
Le 15 août 1926
Le 14 août 1928
Le 15 août 1928


3ème question: Dans quel pays est-il né?

En Argentine
Aux États-Unis
En France
On ne sait pas


4ème question: Où a-t-il travaillé pour la première fois à Buenos Aires?

Dans une agence américaine de publicité
Dans une agence marocaine de publicité
Dans une petite entreprise américaine
Dans une petite entreprise marocaine


5ème question: Quand arrive-t-il à New York?

Le 7 octobre 1944
Le 17 octobre 1944
Le 7 octobre 1945
Le 17 octobre 1945


6ème question: Comment ont été les premières années de Goscinny aux Etats-Unis?

amusantes
fatigantes
passionnantes
pénibles


7ème question: Pendant les premières années à New York, Goscinny a été …

interprète, dessinateur et scénariste
demandeur d’emploi, traducteur et dessinateur
maçon, chanteur et assistant
chômeur, acteur et dessinateur


8ème question: Quand il arrive à New York, Goscinny est-il tout seul?

Oui, il ne connaît personne
Non, il a des parents dans la ville
Non, il connaissait déjà Morris
Non, il a des amis à New York


9ème question: Il abandonne le dessin …

parce qu’il rencontre Morris
parce que ses dessins sont médiocres
Parce qu’il gagne plus en écrivant des scénarios
Parce qu’il ne trouve pas de travail comme dessinateur


10ème question: Dès ses premières histoires, qu’est-ce qui est caractéristique du travail de Goscinny ?

La qualité du dessin
Le perfectionnisme
La recherche de l’humour
La professionnalisme


11ème question: Son travail dans Lucky Luke a au moins deux mérites. Lesquels?

Il fait la parodie du Far West
Il invente le personnage de Lucky Luke
Il remet à la mode le western
Il ressuscite les Dalton



samedi 13 juillet 2013

Goscinny et le cinéma



Pour la 2ème rubrique de cet été diablogueux, c'est un petit tour (voire deux) au cinéma qui nous sera proposé et cela grâce à notre scénariste unanimement chéri. Goscinny et le cinéma (de son vivant) fut une histoire que l'on peut résumer rapidement: 4 dessins animés, deux coups manqués et deux coups de maître. Nous allons nous pencher sur ces derniers, ce qui va nous permettre de nous éloigner un peu de la bédé et nous rappeler quelques personnalités fort attachantes du cinéma français. C'est par l'entremise de son grand ami Pierre Tchernia et après plusieurs collaborations radiophoniques et télévisuelles que Goscinny entra de plain-pied dans le monde du cinéma avec acteurs en chair et en os. 



Comme il ne pouvait en être autrement, c'est en tant que scénariste et dialoguiste qu'il collabora de façon active aux deux premiers films de celui qui reçut le surnom de Monsieur Cinéma non pas en raison du nombre de films qu'il réalisa (4 seulement) mais pour une émission consacrée au cinéma qu'il présenta à la télévision française. Le résultat de cette collaboration fut deux films délicieux : Le Viager (1972) et Les Gaspards (1974). Dans ces deux films, outre le tandem Goscinny-Tchernia (tous deux fruits de l'émigration polonaise), on retrouvera à chaque fois un duo comique irrésistible, Michel Galabru et Michel Serrault. Dès les premières minutes, le ton est donné et on flaire un "on-ne-sait-quoi" de goscinnien dans le générique des 2 films: des images d'archives reproduites à l'envers dans le premier et un beau travail d'animation où les panneaux de signalisation prennent vie dans le 2ème. Voici les 10 premières minutes de chaque film pour vous mettre l'eau à la bouche...
 





L'originalité des ces deux comédies ne se limitent pas au générique de départ mais s'étend à la structure entière des deux oeuvres avec chaque fois une idée initiale sortie du cerveau de notre scénariste favori, d'une part, dans Le Viager, le gag à répétition comme support de l'intrigue d'un film tout entier et puis, dans Les Gaspards, un film construit en deux niveaux superposés et parallèles, la surface et le sous-sol parisiens. Dans les deux cas, nous sommes bel et bien dans l'univers purement goscinnien et pas très loin de l'esprit bande dessinée. On retrouve également dans chacun des films des idées récurrentes dans l'oeuvre goscinnienne à savoir l'antihéros, merveilleusement interprété par Michel Serrault sous les traits du retraité Louis Martinet et du libraire Jean-Paul Rondin ainsi que celle du méchant ridicule et malchanceux représenté dans Le Viager par la famille Galipeau au complet (mention spéciale à Michel Galabru en docteur et chef de famille désopilant) et dans Les Gaspards par le commissaire Lalatte (encore Michel Galabru) et un ministre des Travaux publics mégalomane et napoléonien (un irrésistible Charles Denner). Le couple Goscinny-Tchernia nous font aussi cadeau de quelques scènes et dialogues très inspirés comme, par exemple, la consultation médicale au début du Viager (voir vidéo ci-dessus) avec quelques bons mots ("Je me suis usé tout seul") et une adorable explication enfantine du fonctionnement du viager. Même si l'autre film est sans doute d'un niveau inférieur, il offre aussi quelques bons moments de rigolade comme la rencontre dans le sous-sol parisien de Jean Valjean et du soldat inconnu.





Ou encore la scène de la déclaration de Rondin au commissariat avec un clin d'oeil de Goscinny à la profession d'auteur-écrivain à laquelle le commissaire préfère celle bien meilleure de libraire.




Pour ce qui est des coups manqués mentionnés au début de cette rubrique, il faut compter deux échecs cuisants qui ont sans doute empêché Goscinny d'entrer définitivement dans le club restreint des auteurs de cinéma. D'abord un projet d'adaptation au cinéma de la bande dessinée Iznogoud avec pour le rôle du méchant vizir qui veut être calife à la place du calife, le seul acteur capable d'incarner ce personnage: Louis de Funès. Le projet tombe à l'eau car ni Tchernia ni Goscinny ne parviennent à contacter la mégastar du moment. D'un naturel optimiste, Goscinny vise encore plus haut dans le projet suivant puisque, étant un grand fan de la série La Panthère rose, c'est à Monsieur Peters Sellers (himself) qu'il envoie un scénario intitulé Le maître du monde. Il n'y aura aucune réponse de la part de la vedette britannique mais, deux ans plus tard, on verra d'étranges similitudes entre le scénario envoyé par Goscinny et le nouvel épisode de la Panthère rose, The Pink panther strikes again sorti en France en 1977 sous le titre Quand la Panthère rose s'emmêle. De Funès et Sellers au service de Goscinny, cela aurait été plutôt bien mais n'ayons aucun regret car, de toutes façons, c'eût été peine perdue pour la carrière cinématographique du scénariste qui disparut quelques mois plus tard. Il ne nous reste plus qu'à voir ou revoir les deux films que Goscinny eut le temps d'écrire.







mardi 2 juillet 2013

René Goscinny



René Goscinny aurait eu aujourd'hui 86 ans si son coeur ne s'était pas arrêté de battre un fatidique 5 novembre 1977. Au vu de l'oeuvre qu'il nous a léguée en un peu plus de 25 ans de carrière, on a du mal à imaginer tout ce qui aurait pu encore sortir de ce génial esprit si la bonne fortune lui avait offert un quart de siècle de vie supplémentaire. Hélas, ce ne fut pas le cas et il ne nous reste plus que le piètre plaisir de rêver aux albums qu'il aurait pu créer. Combien de nouvelles aventures d'Astérix (made by René) nous sont passées sous le nez à cause d'un coeur trop fragile? Combien de nouveaux albums de Lucky Luke ou d'Iznogoud signés Goscinny aurions-nous pu savourer encore si le destin avait été plus clément? Nous ne saurons jamais non plus quels autres chemins créatifs aurait pris ce diable d'homme car, dans les dernières années, Goscinny s'était essayé à d'autres modes d'expression: le dessin animé et le cinéma. Ce qui est sûr et bien sûr par contre, c'est que, depuis sa disparition il y a 35 ans, René Goscinny a laissé un vide que personne n'a pu combler et ce qui nous laisse à penser qu'il est l'homme le plus influent de l'histoire de la bande dessinée française. Tel un Hergé pour la bande dessinée belge mais pour d'autres raisons, la France de la bédé doit beaucoup au grand René comme l'a si bien illustré Morris dans le dessin suivant.




Tous les amateurs de bande dessinée francophone pourraient bien se cotiser pour élever cette statue à René Goscinny. Ce sera peut-être chose faite un de ces quatre, pour l'instant et ce n'est pas plus mal, ce sont des lieux publics qui reçoivent le nom du génial scénariste, une rue dans le XIIIème arrondissement parisien, une bibliothèque à Langres (Haute-Marne), un centre de loisirs à Saint-Sulpice (Tarn), un collège à Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne), un lycée à Nice. En 1992, c'est le lycée français de Varsovie (ville natale du père de Goscinny) qui décide de prendre le nom du célèbre auteur. Et puis surtout comme un grand clin d'oeil au Petit Nicolas et un juste retour des choses, ce sont des écoles René Goscinny qui éclosent un peu partout sur la carte de France, à Cannes, à Beaulieu-sous-la-Roche (Vendée), à Auzeville-Tolosane (Haute-Garonne), à Cléon (Seine-Maritime), à Le Louroux-Béconnais (Maine-et-Loire) ou encore à Pannecé (Loire-Atlantique) où les salles de classe portent les délicieux prénoms Agnan, Alceste, Clotaire, Joachim, Geoffroy... Cela vous dit quelque chose?

Tous ces hommages sont plus que mérités car Goscinny n'a pas seulement secoué le petit monde de la bande dessinée, c'est l'univers de la culture française tout entière qui a été bouleversé. Les quelque 550 millions d'albums et de livres vendus en sont la preuve irréfutable, sans parler des films, dessins animés et autres ouvrages en tous genres. La société française (ou mondiale?) lui a offert le plus bel hommage en adoptant une bonne demi-douzaine d'expressions ou formules dans sa langue quotidienne. Qui n'a jamais prononcé le célèbre "il est tombé dedans quand il était petit" ou encore le non moins célèbre "il tire plus vite que son ombre"? Ce n'est pas demain la veille non plus que disparaîtront de l'imaginaire français tous les personnages créés par Goscinny et certaines des images récurrentes que sont, par exemple, le banquet final d'Astérix ou le poor lonesome cowboy de Lucky Luke. Preuve que Goscinny a toujours la cote, on a vu Nicolas Sarkozy écoper du gentil sobriquet Le petit Nicolas, référence évidente au personnage de Goscinny et qui a donné lieu à quelques  tendres pastiches,  Le petit Nicolas, Ségolène et les copains, Le petit Nicolas à l'Elysée, etc...








Mais Goscinny n'est pas seulement le génial et prolifique scénariste que l'on sait et sans doute un des auteurs francophones les plus lus dans le monde, il a été aussi entrepreneur et patron des étonnants Studios Idéfix (le 1er studio de dessin animé en Europe digne de mention). Surtout il fut le directeur du journal Pilote et, par ce biais, grand découvreur de toute une nouvelle génération d'auteurs aussi différents les uns des autres que Giraud, Gotlib, Bilal, Fred, Brétécher, Tardi, Druillet, F'murr ... Avec cette bande de joyeux drilles, il va révolutionner le paysage de la bande dessinée française installée dans le conservatisme et la monotonie depuis trop longtemps. Outre les nombreux chefs d'oeuvre qu'il nous a laissés, c'est peut-être là son legs le plus précieux. Pour tout cela et tant d'autres choses... merci Monsieur Goscinny.

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